Théâtre Alsacien Strasbourg
 
 

La newsletter du TAS, n°9  

Les comédiens sont dans les starting-blocks, les metteurs en scène règlent les derniers détails, les affiches et programmes tournent sur les rotatives et, au sein de l'équipe technique, chacun, à sa place, s'affaire pour peaufiner décors, costumes et accessoires : ça y est, la nouvelle saison du TAS est prête à démarrer ! Le rideau s'ouvre cette année sur une comédie de boulevard endiablée, portée par un quintette d'acteurs remontés comme des coucous ! C'est Danielle Albert, interprète du premier rôle féminin, qui nous fait cette fois le plaisir de répondre à quelques questions.

Et pour finir, coup de projecteur sur les tarifs spécial enfant en prévision du conte de Noël.


«Duo uff'em Canape»

Comédie de Marc CAMOLETTI

Adaptation de Simone STRUSS -Mise en scène : Jean-Paul Zimmer

La pièce de Marc CAMOLETTI, «Duos sur canapé» a été adaptée par Simone STRUSS sous le titre « Duo uff’em Canape ». Cette comédie en trois actes a été mise en scène à sa création par son auteur en 1972 au Théâtre Michel, à Paris. Elle a connu un énorme succès durant plusieurs saisons avant d’être portée à l’écran. Le rôle de Victor, le majordome, personnage récurrent des pièces de Marc CAMOLETTI, avait été interprété à sa création par Darry Cowl. Au Théâtre Alsacien Strasbourg, José MONTANARI va se glisser à nouveau dans ce rôle, qu'il a déjà incarné au cours de la saison passée. En effet, dans « z'Nachtgesse wurd im Bett », le majordome était déjà à l'origine de situations hilarantes, pour le plus grand plaisir des spectateurs du TAS.

Bernard, avocat, et Jacqueline, dentiste, mariés depuis de longues années, ont chacun leur cabinet à domicile. La situation devient épineuse lorsqu'ils décident de divorcer et que ni l'un ni l'autre ne souhaite déménager. Dans leur petit appartement, le canapé se voit alors attribuer le rôle de poste-frontière, renforcé par un ruban le séparant en deux parties égales. Victor, le majordome du couple, à ses heures perdues secrétaire à la fois de l'avocat et de la dentiste, assiste en spectateur-arbitre à l'arrivée des nouveaux conjoints de Monsieur et de Madame…

 

Les représentations sont données
sur la scène de l'Opéra, Place Broglie, à Strasbourg.
Le spectacle joué en alsacien est entièrement surtitré en français.

 

Représentations :

en soirée, les 27, 28 et 29 octobre à 20 h

en matinée, le dimanche 30 octobre, à 14 h et à 17h30

 

Les billets sont en vente à la caisse de l'Opéra de Strasbourg, place Broglie, de 12 h 30 à 18 h 30, à la Boutique Culture, place de la Cathédrale, et directement sur le site du Théâtre Alsacien Strasbourg : webtas.fr 

Renseignements et réservations au 06 33 260 300 ainsi que sur webtas.fr

 

Distribution :

 

Bernard, avocat.............................................. Philippe Ritter

Jacqueline, dentiste, son épouse....................Danielle Albert

Victor, leur valet............................................José Montanari

Robert, comédien, amant de Jacqueline..............Julien Riehl

Buggy, covergirl, maîtresse de Bernard..........Catherine Jung

 




De nejgierig Storich mecht wisse

Pétulante, juvénile, Danielle Albert, qui joue sur la scène du TAS depuis l'adolescence, est une actrice bien connue des spectateurs. Fidèle figure des contes de Noël, elle incarne régulièrement des rôles dans lesquels elle peut laisser libre cours à sa fraîcheur et à sa fantaisie. Aux côtés de Philippe Ritter, José Montanari, Julien Riehl et Catherine Jung, elle est l'un des piliers de « Duo uff'em Canape ».

Avec « Duo uff'em Canape », tu as le premier rôle féminin, dans une pièce avec peu de comédiens, ce qui représente beaucoup de texte. Comment est-ce que tu te prépares pour ce genre de rôles ?

Dans « Am Storichenescht », de Stéphanie Schaetzlé et Elisabeth Ritter, j'avais aussi un grand rôle, j'étais beaucoup sur scène. Je constate que je suis plus souvent sollicitée pour les comédies que pour les drames. Pourtant, j'ai un bon souvenir de ma participation à « Zwei Brueder », de Christian Royer, dans lequel je jouais le rôle court mais intense d'un ange affrontant un démon incarné par Jean-Paul Humbert. J'aimerais bien participer plus souvent à des drames, mais quelque part, je crois que je préfère entendre rire les gens plutôt que de les entendre pleurer... La diversité de styles que nous permet la programmation du TAS est évidemment un plus !

Pour me préparer au rôle de Jacqueline, je m'isole avec le texte. Généralement j'apprends sur mon lit, près de la fenêtre pour avoir une source de clarté. J'ai déjà essayé d'autres endroits, mais ils me conviennent moins, je ne sais pas pourquoi. Certains endroits peuvent même me bloquer ! Au début, je lis plusieurs fois le texte sans chercher forcément à le mémoriser, puis, à l'approche des répétitions, je m'y mets franchement et, habituellement, il rentre rapidement. Mais après les représentations, je l'oublie tout aussi vite, comme s'il fallait que je fasse de la place pour la suite. Enfin sauf pour le « Storichenescht » : on l'a reprise l'an dernier à Illkirch et cette année elle est au programme du PréO d'Oberhausbergen à la mi-février, je n'ai pas intérêt à l'effacer de ma mémoire !

 

Tu joues sur la scène du TAS depuis l'adolescence, est-ce que tu as encore le trac ?

Quand on fait de la figuration dans le conte de Noël, un petit verre de vin chaud attrapé sur un stand du marché de Noël voisin permet de le combattre facilement et donne du courage, mais quand on a un grand rôle, c'est autre chose, on n'a pas le droit à l'erreur ! Mais je ne cherche pas forcément à l'éliminer : le trac aide à donner le

 
meilleur de soi-même pour ne pas décevoir le public et le metteur en scène. Il faut être à la hauteur de ce grand travail d'équipe !

Pourtant, sur scène, tu es particulièrement naturelle, tu ne donnes pas du tout l'impression d'avoir le trac !

Je ne me rends pas compte de ma façon de jouer quand je suis sur scène : je suis dans un état second. Parfois, j'ai le sentiment de sortir littéralement de mon corps pour laisser la place au personnage. Cette impression m'a déjà fait paniquer à l'idée de perdre le fil de mon texte, mais alors c'est comme s'il venait sans que je le maîtrise, de façon automatique. C'est assez étrange...

Ce naturel sur les planches est peut-être dû au fait que tu as commencé très jeune ?

C'est vrai que j'avais 15 ans... L'année précédente, mon père m'avait demandé si je voulais aller voir le conte de Noël « De Wolf mit de wisse Doobe », monté par Jean-Paul Zimmer, qui était un de ses collègues de travail à la banque. Comme ça m'avait beaucoup plu, il m'a demandé si je voulais participer. Je suis entrée comme ça, simplement, sans passer d'audition, pour faire de la figuration dans les contes. J'ai rapidement eu un petit rôle dans « 's Gänseliesel », en 1977, qui s'est limité à deux répliques... enfin à répéter deux fois la même réplique... constituée d'un seul mot ! Petit à petit, on m'a confié du texte. Je me souviens avec émotion d'un de ces vieux contes, illustré de beaux décors en toiles peintes, dans lequel je jouais une sirène, chaussée d'une grande queue brillante et entourée de grenouilles probablement incarnées par les danseuses du ballet... C'était une pièce magique, avec de la neige sur scène...

J'ai beaucoup aimé participer à « Am letschte Owe », la pièce de Richard Stroh consacrée à Henri Loux, qui était un drame, mais avec des moments très colorés, notamment un beau moment de bal populaire où nous portions tous des costumes alsaciens, comme sur les assiettes qu'il a peintes...

Et j'ai adoré jouer dans « D'Hüssare Hochzittere », parce que c'était une opérette et que j'ai pu chanter.

 

Tu as une voix très belle et très juste, est-ce que tu as pris des cours de chant ?

Serge Margraff, qui était professeur de chant à Kehl, nous avait tous fait répéter pour cette opérette. Grâce à ce travail, nous avons atteint un bon niveau. Mais avant ça, je n'avais jamais pris de cours. Mais c'est vrai que j'ai toujours aimé chanter et que je l'ai toujours fait à ma manière.J'ai des goûts très variés, qui vont de l'opéra, dont je suis une spectatrice

enthousiaste, au rock. Et j'ai toujours adoré les Beatles !

Tu dois avoir plein de souvenirs cocasses et mémorables...

Je me souviens d'une pièce dans laquelle Pierre Spegt jouait un jeune peintre. A un moment, il devait m'embrasser et quelqu'un dans le public a hurlé « Wotsch'se gehn lonn ?! », provoquant l'hilarité de la salle (et des acteurs !).

Je me souviens aussi avec précision d'une tirade d'un conte de Noël dans lequel je jouais aux côtés de Jeanne Schlagdenhauffen. Nous étions coiffées de perruques assez redoutables ! Elle jouait la Tristesse et moi la Joie :

Was ich hab, wott ich jedem gänn

De grosse un de klaane litt

Denn mit mir losst 's sich guet läwe

Un bsunderscht an de Wiehnachtszitt.

Alli solle sich freie un frej sin vun Krankheit un Not

Un due ich mol kurz verschwinde

No glaawe nit dass isch eijch verlon hab.

Ich due e jeder widder finde

Denn ich, d'Freid, bin fuer alli do.

Sinon, j'ai toujours aimé jouer avec Elisabeth Ritter. Je trouve qu'on se complète bien sur scène !

 

Pour finir, est-ce que tu as un lieu préféré à Strasbourg ?

Récemment, j'ai découvert le cloître de l'église Saint-Pierre-le-Jeune protestant. C'était un dimanche où l'on jouait « Mir Wittfraue » deux fois de suite. Entre les deux représentations, je suis sortie faire un tour avec mes partenaires Audrey Buck et Julien Riehl. Il faisait beau et, en passant à côté de l'église, Julien nous a suggéré d'y faire un tour. Il venait souvent dans le cloître quand il était étudiant, y chercher un peu de calme pour réviser ses cours. Quel lieu magique, dans l'agitation de la ville ! Je suis encore sous le charme !

 

Propos recueillis par Stéphanie Schaetzlé

 


Emmenez les enfants au théâtre !

Ils sont l'avenir de notre langue !

Toute l'année, les enfants de moins de 12 ans bénéficient du demi-tarif à la caisse du TAS.

Pour le conte de Noël, lors de la séance hors abonnement (cette année, le dimanche 18 décembre à 18h), le TAS offre leur billet aux enfants de moins de 12 ans accompagnés d'un adulte (1 place adulte achetée, 1 place enfant -12 offerte).

Une belle façon de poursuivre en chair et en os l'expérience du Holzschumännele  !


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